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Artiste peintre contemporain

Joseph Beuys

Joseph Beuys

Joseph Beuys est né en 1921 à Krefeld, une ville du nord-ouest de l’Allemagne près de la frontière néerlandaise. Il grandit dans une famille de la classe moyenne, très catholique. Pendant sa jeunesse, il poursuit un double intérêt pour les sciences de la nature et de l’art, mais il choisit une carrière en médecine. En 1940, il rejoint l’armée et reçoit une formation d’opérateur radio puis de pilote de combat, il sera grièvement blessé à plusieurs reprises pendant la guerre. En 1945, il retourne à Krefeld après avoir été détenu dans un camp de prisonniers de guerre britannique pendant plusieurs mois.

Joseph Beuys abandonne l’idée d’une carrière en médecine et s’inscrit à l’Académie de Düsseldorf Art pour y étudier la sculpture. Diplômé en 1952, il se consacre au dessin et à la lecture, allant librement de la philosophie, à la science, la poésie, la littérature et les sciences occultes. Il se marie en 1959 et deux ans plus tard, à l’âge de 40 ans, devient professeur (de 1961 à 1972).

Joseph Beuys évoque souvent son rapport à l’art à travers son expérience de la guerre, selon lui – un accident d’avion en Crimée, il est secouru par des Tartares nomades qui l’enduisent de graisse, l’enveloppent de feutre pour le réchauffer et le guérir. Il sera nourri de miel – Cet épisode est pour lui celui de l’instauration de sa légende personnelle : ces éléments sont récurrents dans sa production artistique.

Dès lors, à partir de la fin de la guerre et pendant 30 ans, il devient la figure emblématique du mouvement Bewegung. Sa production artistique, est constituée d’installations, de peintures, de dessins, de sculptures, de vitrines, et de nombreuses conférences (Londres, Düsseldorf, Dublin, Bruxelles, Paris, New York…).

Au début des années 60, la ville de Düsseldorf installe un centre d’art contemporain et Joseph Beuys se plonge dans la recherche expérimentale avec des artistes comme Nam Juin Paik et le groupe Fluxus, dont les « concerts » en public apportent une nouvelle fluidité entre les frontières de la littérature, de la musique, des arts visuels, performances et de la vie quotidienne. Joseph Beuys appelle ses propres performances «actions», qui pourraient jouer un rôle sociétal plus large. Il  expose publiquement ses sculptures de grande échelle, petits objets, dessins et copies éditées.

Au fil des années, son travail se politise, il participe à la fondation de plusieurs groupes d’activistes : en 67, le Parti des étudiants allemands pour le désarmement dans le monde et réforme de l’éducation ; en 1970, l’Organisation pour la démocratie directe par référendum; et en 1972, l’Université Libre Internationale, qui a souligné le potentiel créatif de tous les êtres humains et préconisé la pollinisation croisée des idées à travers les disciplines. En 1979, il fut l’un des 500 membres fondateurs du Parti Vert.

En 1978, l’artiste Louwrien Wijers interroge Joseph Beuys sur l’avenir de l’art, de la religion et de l’économie. Il lui suggère alors de poser les mêmes questions à Andy Warhol, qui lui suggère à son tour de les poser au dalaï-lama. L’artiste relève bons nombres de points communs entre les visions de Joseph Beuys, d’Andy Warhol et du dalaï-lama. Ce dernier déclare comprendre Joseph Beuys et que son œuvre concerne « l’impermanence ». Joseph Beuys proposa que la documenta de Cassel invite le Dalaï Lama pour donner au Tibet un statut d’exemplarité planétaire, d’une nouvelle entité basée sur un esprit de paix, d’égalité, de fraternité, de solidarité économique, ainsi qu’une véritable démocratie. La rencontre s’est produite en octobre 1982 à Bonn avec la participation de 60 artistes dont Robert Filliou.

Joseph Beuys continue à fabriquer ses objets, installations multiples, et ses spectacles. En 1979, le musée Guggenheim de New York lui offre sa première rétrospective. Les dernières années de sa vie prennent un rythme effréné, en participant à plusieurs dizaines d’expositions et de nombreux voyages. Joseph Beuys est mort en 1986 à Düsseldorf. La décennie suivante, ses élèves ont œuvré pour le changement, et ses idées et ses œuvres d’art ont continué de susciter un vif débat.

En 1990, après la mort de Joseph Beuys et de Robert Filliou, un colloque ayant pour thème la rencontre de l’art, de la science et de la spiritualité à travers une économie changeante s’est tenu au Stedelijk Museum à Amsterdam, auquel participa notamment le Dalaï Lama…

Installation de Joseph Beuys, Plight

Installation de Joseph Beuys, Plight, au Centre Georges Pompidou

Pour en savoir plus sur Joseph Beuys :
Wikipédia
Mythe et sculpture sociale
Tate

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