Paul Jenkins
Paul Jenkins, peintre de la lumière
Paul Jenkins est souvent classé parmi les expressionnistes abstraits, il côtoie les plus grands de l’art d’après-guerre, comme Jackson Pollock, Mark Rothko ou Willem de Kooning – qui lui transmet en 1963 son atelier à New York. Alors que ses amis ne quittent jamais Manhattan, Paul Jenkins lui voyage, curieux des autres artistes et de leur culture.
Il étudie à l’Art Students League de New York entre 1948 et 1952, sous la direction de Yashuo Kuniyashi, peintre d’origine japonaise considéré pour beaucoup comme un ennemi à l’époque. Jenkins cultive toute sa vie un amour profond pour la culture japonaise.
Dès 1953, Jenkins par en Europe, visite l’Espagne et l’Italie avant de se poser à Paris. Il y côtoie Dubuffet, Mathieu, Soulages, mais surtout découvre les aquarelles de Gustave Moreau.
Paul Jenkins fait sa toute première exposition personnelle en 1954, à la galerie de Paul Facchetti, qui deux ans auparavant faisait découvrir Pollock aux Parisiens. Sa peinture est alors proche du tachisme.
En 1955 et 56, deux expositions américaines, à la galerie Dusanne de Seattle et chez Martha Jackson, une des plus importante galerie à New York.
Ses formats, son geste, prennent une nouvelle ampleur. Les surfaces dégagées des tous nouveaux lofts américains autorisent en effet les très grands formats.
Dans ces années-là Paris s’oppose culturellement à New York, Jenkins, lui est aussi à l’aise dans l’une ou l’autre ville, savant mélange d’énergie new-yorkaise et de « métier » parisiens.
Comble du raffinement technique, Jenkins étale sa peinture le plus légèrement possible avec un couteau eskimo d’ivoire afin d’obtenir des effets de fluidité subtiles. » Avez-vous déjà vu un aileron de requin qui fend la surface de l’eau ? C’est très joli. La beauté recèle une violence latente… »
Depuis sa jeunesse, Paul Jenkins est fasciné par la scène, proche de Jean-Louis Barrault, il écrit une pièce : Strike the Puma, jouée à Broadway en 1967. Par la suite, Paul Jenkins crée le décor d’une pièce, à l’initiative de Jean-Louis Martinoty, co-écrit avec son épouse Suzanne Donnelly-Jenkins : Le Prisme du chaman, en 1987.
Paul Jenkins lègue sa correspondance et sa documentation photographique, soit plus de 6000 pièces – indispensables pour une connaissance pointue de la vie artistique depuis 1940 – en 2010 aux Archives de l’art Américain de la Smithsonian Institution, à Washington D.C.
Pour en savoir plus sur Paul Jenkins :
• Le Monde
• Site officiel