Jean-Jacques Lapoirie, plasticien
Jean Jacques Lapoirie est un artiste contemporain que je situe entre la peinture, la sculpture et la gravure. Je l’ai rencontré au salon Comparaisons, il exposait depuis bien longtemps avec le groupe Signes et traces de Riccardo Licata. Nous avons naturellement comparé nos travaux, proches graphiquement, mais très loin par leur conception… Tout l’intérêt du Salon.
Jean-Jacques Lapoirie est maintenant le chef de groupe au Salon Comparaisons.
Démarche artistique de Jean Jacques Lapoirie
« J’élimine la notion de support en remplaçant la toile tendue sur châssis par le panneau de particules de bois agglomérées, matériau contemporain se prêtant bien à un travail très spécifique de gravure, de griffure, complété par un travail de peinture qui le métamorphose complètement, lui donnant un aspect évoquant parfois la pierre le métal ou l’ardoise altérés par le temps. »
Ballade 4 - 2005 - 130 x 100
Jean-Jacque Lapoirie concidère que le bois aggloméré est partie constituante de l’œuvre comme dans une sculpture. Le grain, la texture, l’épiderme du tableau sont privilégiés. Le registre coloré est restreint, ocres, beiges, gris, noir, blanc. La gravure donne aux signes graphiques une présence forte qui révèle la matière.
Lapoirie réalise par Ailleurs des œuvres de pâte papier avec la même optique. « J’utilise de la pâte que je prépare moi-même à partir de papier de récupération. » Cette pâte est ensuite répartie dans plusieurs récipients, pigmentée afin d’obtenir la gamme de couleurs qui ne sont pas sans évoquer celles de la fresque.
À l’étape de réalisation, il ne fabrique pas une feuille de papier mais l’œuvre elle-même, création et fabrication sont des opérations simultanées.
Tête - 2009 - 150 x 130 - Panneau bois
Glyphe - 2010 - 60 x 64
Lanotion de support, comme avec le bois aggloméré, disparaît. Ce mode de création donne aux œuvres de Jean-Jacques Lapoirie une qualité particulière, les couleurs se fondent les unes avec les autres, elles semblent surgir de l’intérieur de la matière. Là encore sa préoccupation de l’épiderme.
Quelle que soit la technique, ses préoccupations sont aux antipodes de l’image. Les lignes gravées, les sillons, se déploient dans la surface quasi monochrome, vivant de leurs tensions, contrastes, relâchement, nervosité, enchevêtrement. Plus proches de l’univers des sons, de la musique, de la poésie, sans références visuelles explicites.
Le travail de Jean-Jacques Lapoirie vise à donner la sensation plus que le sens ; à induire la contemplation plutôt que l’analyse.
Les signes
Rectangle qui devient porte dans certains tableaux ;
Résilles, damiers, qui sont l’entrecroisement de champs de forces contraires ;
Croix, signe de double signification : oblitération ou affirmation ;
Triangle, la forme géométrique la plus élémentaire avec le cercle ;
Impacts, troisième direction de l’espace, virtualité d’un projectile perpendiculaire à la surface du tableau ;
Les mots de sa peinture de Jean-Jacque Lapoirie
Pierre, sable, roche, terre, déchirure, ardoise, étain, fer, fissure, impact, trajectoire, intersection, duel, signes, traces, fracture, griffure…
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